Damon Runyon – Le complexe de Broadway

Publié le par Patrick Chabannes

Damon Runyon – Le complexe de Broadway

"Je considérai Miss Claighorn comme une poule incapable de faire du mal à une puce, bien que, comme de juste, je ne parie jamais pareille chose d’une poule, quelle qu’elle soit, sans avoir de sérieux renseignements sur elle."

Une série de courtes nouvelles à la prose simple enivrante et poétique pleine de tendresse et de bienveillance non dénuée de malice et aux épilogues bien souvent surprenants. Damon Runyon (1884 – 1946) nous fait découvrir les ombres de Broadway, ce monde de la nuit, les acteurs, les joueurs, les trafiquants et bien sur les poules. Il y a dans notre patelin nombre de types joliment empêtrés d’une poule qui désire des choses qu’ils ne peuvent lui donner, mais qui les retient dans ses filets tandis qu’ils se crèvent pour essayer d’obtenir qu’elle leur foute la paix.

Ce monde interlope charmant et dangereux, légèrement cruel, se retrouve à 4h du matin chez Mindy, Ambrose le critique dramatique, le grand Nig, Regret, Petit Yid, Benny l’aveugle, Ike Jacobs, Gredorio le bootlegger, Dave le dandy…

De la guerre
Et ils me répondent que le front est par là-bas devant, et je continue à rouler, et, en cours de mes randonnées, j'en ai vraiment marre de la guerre parce que l’ennemi est toujours en train de laisser tomber de ses avions des marrons chauds sur le paysage, de saupoudrer de balles les routes, et d’en envoyer de tous côtés de gros obus qui font pétard de tous les diables, et le tout, il faut bien le dire, sans la moindre prudence.

De la prohibition
Il semble bien que certains particuliers sont fermement décidés à mener la vie dure aux brasseurs tels que Gros Faux-Jetons, qui ont fourni de la bière à notre nation à une époque où la bière était illégale, oubliant toutes les difficultés et tous les dangers que ces brasseurs ont dû affronter pendant ces années-là pour livrer leur bière au peuple américain, et toute la peine qu’ils ont eu à dissimuler leurs brasseries à la police.

Et comme le dit Adam Gopnik du New Yorker : And then there is the unchanging, perpetually nameless and anxious-eager Narrator.

Yet Runyon remains a living presence. Writers with a great ear, like Chandler and Runyon, give us their words, but they also give us a license to listen—a license to listen to street speech and folk speech with a mind newly alive to the poetry implicit in it.

Folio, 1982, Gallimard 1955, traduit en 1955 par R.N Raimbault,

Lectori salutem, Pikkendorff

Publié dans romans

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