Erik L'homme - déchirer les ombres

"Qu’est ce que je pouvais dire ? Qu’un ancien militaire des forces spéciales, ivre de vengeance et armé jusqu’aux dents, s’était volatilisé ?"
Extraordinaire ! Ce silex tranche dans le vif de nos habitudes pour faire place à l’homme tellurique. Grâce à des fulgurances, des raccourcis, la liberté et la vie jaillissent. Envoutant.
"Il y a des caméras partout. C’est la manie de notre époque. Espionner les gens. Les surveiller. Et ils en redemandent les cons !...Ils (les Juges) laissent délinquants et criminels dans la rue, pour entretenir le chaos dont leurs maîtres ont besoin pour règner.Tout le monde se retrouve en semi-liberté. Toute la société est entre les murs d’une prison."
Vous vous souviendrez longtemps de Scrofa et d’Anastasia sur leur Harley Fat Boy. Ils n’ont pas peur des mots, de la vie et de la mort aussi.
"Tu me plais quand même. Parce que tu es complètement cinglé. Et un cinglé dans un monde de dingues, c’est peutêtre le seul qui sait où il va".
Vie, sexe, liberté, mort, fuite, la dernière danse. Les dialogues accélèrent le rythme, scandent, créent une atmosphère, une envoutante scansion, un mystère, un fil tendu entre les temps, passé, présent…
"Je mesure la validité de mes idées à la colère qu’elles suscitent."
Sénéque, Traité de la colère.
À mettre entre toutes les mains et celles des jeunes d’abord !
Calmann-Lévy, 2018, 160 pages, 16,50 seulement !
Lectori salutem, Patrick